Hamdi Mlika
(Département de philosophie, Faculté des lettres et sciences humaines de Kairouan)
Je vais tenter dans cet article d’analyser la réponse donnée par la philosophe française Angèle Kremer-Marietti à la question de la nature des arguments dits conventionnalistes du point de vue de leur rapport aux lois de la science.
Je vais essayer de montrer comment le type de conventionnalisme qu’elle tolère est celui qui remonte à Poincaré, mais aussi, et en un certain sens, à Wittgenstein dans la mesure où il est lié aux libres choix des concepts et des systèmes de signes, par-delà toute théorie réaliste rigide stipulant une quelconque forme de nécessité de re.
Il faut insister dès maintenant sur le fait que la philosophie des sciences d’Angèle Kremer-Marietti ne redéploie aucun concept substantiel de la vérité de la science et de son objectivité. Les arguments conventionnalistes interviennent précisément dans sa philosophie des sciences pour renforcer une certaine coupure entre la conception traditionnelle de l’objectivité et le recours aux conventions: les conventions veulent dire avant tout des stipulations qui dépendent de notre langage, un langage que nous créons et contrôlons librement.