Stéphanie Couderc-Morandeau, Philosophie républicaine et colonialisme

Angèle Kremer Marietti
Stéphanie Couderc-Morandeau, Philosophie républicaine et colonialisme.
Origines, Contradictions et échecs sous la IIIè République. Paris, L’Harmattan, 2008.

Philosophie républicaine et IIIè République vont de pair, inspirées l’une et l’autre par le rationalisme et le positivisme, et ensemble, comme d’un même parti pris, elles conditionnèrent l’apogée de la colonisation française. Stéphanie Couderc-Morandeau a eu le courage de se lancer à l’assaut d’un tel complexe fait à la fois de conquête et de refondation. On peut dire qu’elle a réussi à cerner cette question épineuse et encore douloureuse chez certains peuples.
L’auteur qu’il faut donc remercier pour cette étude ambitieuse annonce quel en est l’objectif : expliquer les rapports de la philosophie républicaine, c’est-à-dire une « philosophie de la connaissance », et de la question coloniale. À travers les méandres de l’histoire et de l’idéologie, sont démêlées les divergences entre un idéal colonial, prometteur de progrès, et une pratique coloniale, souvent arbitraire. L’action de coloniser méritait compréhension ainsi que toutes les décisions éthico-politiques qu’elle suscita.

http://www.dogma.lu/pdf/CR-AKM-PhilosophieRepublicaine.pdf