Alain Jugnon
«La liberté est une matière dont les phénomènes singuliers sont les individus.»
Novalis
Le crépuscule d’une idole est un titre nietzschéen, et c’est bien le titre qu’il faut au nouveau livre de philosophie de Michel Onfray. C’est un beau et bon titre pour casser une idole, une idole de plus pour Onfray : après Dieu, Freud.
Freud lui-même n’en aurait pas voulu à Onfray. Entre lui et Dieu, idoles autoproclamées, il est entendu que les déconstructeurs égaliseront et ravaleront en grand et de droit. Ce n’est pas pour leur déplaire : il y a un effet de la philosophie que les maîtres anciens doivent à nouveau craindre de la part de la modernité. Le jeu est d’abord politique et la pensée en première instance féroce.
Michel Onfray sait cela et a donc toutes les raisons de vouloir en finir avec Freud. Le freudisme comme le monothéisme ont encore de beaux jours devant eux, mais grâce au livre d’Onfray la philosophie y aura gagné de la critique et de la clinique, c’est le métier qui veut cela.