Le langage chez Wittgenstein entre Silence et Référence

Mlika Hamdi
Assistant en Philosophie analytique (Faculté des lettres et sciences humaines de Kairouan)
mlika_hamdi@yahoo.fr

Pour Wittgenstein, on ne peut tout dire. L’indicible existe : il se montre, c’est le mystique. Comme le souligne M. Marion « Wittgenstein dit clairement qu’il y a de l’indicible, et on ne peut pas simplement mettre (ça) sur le compte de l’ironie ou quelque chose du genre. L’inexprimable n’est certes pas de l’ordre du sens que l’on puisse dire clairement dans le langage car nous pourrions à ce moment-là le dire, mais il existe bel et bien ; telle est la nature, par exemple, de l’étonnement devant l’existence du monde. »1
Contrairement à une lecture du Tractatus, devenue une mode dans les années 2000, qui avance l’idée d’un Wittgenstein nouveau, je ne pense pas que la solution donnée aux rapports entre « dire/montrer » et « dire/ garder le silence », constitue une tentative de guérir la philosophie de cette maladie qui consiste à croire à tort en des vérités ineffables. Le Tractatus est loin d’être une entreprise qui sabote le projet d’une tradition analytique en philosophie entamée par les Or, quel est l’idiome qui pointe ici vers le silence de l’inexprimable et de l’indicible ? Ce n’est autre chose que le langage idéal de la science qui présuppose syntaxe logique et référence. Cet est le coeur battant de la tradition analytique en philosophie.

http://www.dogma.lu/pdf/MH-WittgensteinSilence.pdf