Lucien Oulahbib
Le livre de Thomas Sowell, Affirmative Action Around the World1, a adopté une démarche résolument empirique parce qu’il veut combattre certains préjugés qui corrèlent bien trop aisément l’amélioration des conditions de vie des minorités ethniques de l’adoption de lois favorables à leur égard. Il nous apprend ainsi que dans les pays qui ont connu de fortes tensions inter-ethniques, les discriminations ont été bien plus amoindries du fait de l’évolution des sociétés que des politiques volontaristes engagées. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas existé ou qu’il ne soit pas possible d’établir des constats permanents sur sinon un racisme du moins une xénophobie « ordinaire ». Mais il ne faut pas confondre ces deux aspects. Ainsi, au moment où des dispositions sont prises aux USA avec le Civil Rights Act (1964), Sowell montre qu’il existait déjà des améliorations certaines de la condition noire : « Il est pratiquement ignoré que la proportion de noirs occupant des positions élevées a augmenté considérablement durant les années précédant le Civil Rights Act. » (p.20). C’est la thèse majeure de Sowell. En fait, certaines de ces dispositions prétendant améliorer le sort de minorités dites « discriminées » ont eu deux effets pervers non quelconques : elles ont plutôt envenimé qu’apaisé les relations inter-ethniques, tout en affaiblissant la position de ceux qui étaient au départ concernés.